l'Atelier du Bambou

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05/03/2017
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quel shakuhachi pour débuter?

Cette question revient souvent:

la réponse n'est pas si aisée bien sur...selon votre budget, votre envie, votre pratique plusieurs conseils pourraient vous être donnés.

1 Vous êtes décidé(e) , vous allez prendre des cours avec un professeur et avez les moyens nécessaires:

achetez un 1.8  ici:    1.8 en Ré 05 2022

 ou sur des sites comme Japan shakuhachi, Mejiro shakuhachi etc....

 

IMG_20220425_124305.jpg

exemples de 1.8 ji-nashis/noris et ji-aris en vente à l"atelier en Mai 2022


2 vous débutez et souhaitez attendre avant d'investir dans un bon Shakuhachi  ou votre pratique de loisir ne nécessite pas un tel investissement:

 

A Beaucoup de professeurs conseillent un 1.8 en Ré en résine de type Yuu :

ce n'est bien sur pas un mauvais choix : certes le pitch est un peu bas et le contact avec la résine n'est le même qu' avec du bambou, en revanche les caractéristiques de son -et de puissance sont très proches d'un bon ji-ari -comptez 150 à 210€ pour l'avoir chez vous- et attention aux copies Chinoises de mauvaise qualité...vendues jusqu'au japon!

 

B Vous pouvez acheter sur ebay des shakuhachi à 50/80€ mais aucun n'est véritablement construit/joué par un fabriquant capable de le tester: vous pouvez avec un peu de chance en acquérir un correct  mais plus souvent tomber sur un instrument qui n' a du shakuhachi  que le nom: Mauvais accord, rapport entre les notes faux, peu ou pas de registre aigu etc..... j'ai ainsi testé récemment un instrument Népalais à l'aspect sympathique: mis à part ce look ce n'était pas un shakuhachi: les notes produites par les cinq trous étaient pour 3 d'entre elles à un demi-ton voir un ton de la pentatonique mineur attendue, le pitch de la fondamentale complètement hors tempérament etc...!

 

C Autre solution achetez un "pole" sans racine à des bons fabricants comme  Jem Klein : pour minimum 250€ si vous avez de la chance avec la douane. Vous aurez de bons bambous d'étude ...

 

D Bien sur chez ces derniers il y a aussi la solution Monty Levenson...comptez  tout de même au minimum  + de 300€+ envoi+ douane pour un bambou nigra d'étudiant.

 

E Les shakuhachis en bois peuvent être une bonne alternative : entre 150 et 400€ vous pouvez trouver de bons instruments d'étude...s'ils sont Japonais ou d'un bon fabriquant. Toutefois là aussi méfiez-vous des idées reçues: certains sont accordés bas, et le bois fend aussi, j'en ai fais l’expérience avec un excellent "David Brown" que je possédais.

 

F vous pouvez aussi acheter un ji-ari d'occasion :  toutefois n'achetez que si vous avez entendu l'instrument joué . Sur Ebay on trouve beaucoup d'anciens/antiques qui sont détériorés, ont un pitch trop bas ou de facture aléatoire souvent construits par des amateurs pas très inspirés, et que vous payerez souvent quelques centaines d'Euros!

 

En définitive faites-vous conseiller si vous ne jouez pas assez bien, achetez sur le net quand vous avez la preuve visuelle et sonore d'un fabriquant ou vendeur  qui connaît vraiment son sujet!

 

En ce qui me concerne, en quelques années de pratique j'ai acheté et revendu plus de cent shakuhachis ji-aris et ji-nashis allant de 80 à 2500€. Bien avant de réaliser mes propres instruments j'ai pu avoir ainsi un échantillon assez exhaustif d'instruments abordables jusqu'à concevoir l'Atelier du bambou. Avec des modèles jouables et accordés à partir de 250€ , je vous propose des alternatives crédibles...avec des risques limités:

Bambou secs et acclimatés, instruments joués et accordés, conduits protégés mais non agressés, prix abordables (et pas de douane pour l'Europe), ligatures possibles, accessoires de stockages et protection et garantie anti-crack de 10 ans pour mes modèles supérieurs...par ailleurs si vous ne prenez pas de cours ou avez un professeur possédant plusieurs tailles de flûtes  j'ai plein d'autres bonnes références: 1.6, 2.0, 2.1, 1.9, 1.7, 2.4 etc... à vous de choisir et... de jouer!

 


03/05/2022
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d'ou viennent mes bambous?

Tout fabricant honnête se trouve confronté à un choix crucial: Comment et ou trouver des bons bambous pour la construction de flûtes? le processus de récolte ( l’hiver), de curetage (enlever l'huile sur un feu de braise, nettoyer les racines), de séchage  ( un mois à l'air libre et à la lumière , 2 à 5 ans minimum dans un abri aéré et sans lumière) rend  le procédé long et délicat. Importer un bon roots-end sec au Japon coûte souvent + 150€ + envoi + douane . Autre piste possible le Sud est Asiatique avec quelques bons négociants/producteurs avec des prix moins onéreux. Pour ma part je prospecte lentement en tenant compte de plusieurs aspects:

privilégier les circuits courts, avoir une démarche pérenne, contrôler la production. Les bambous Asiatiques ont été ré-implantés en Europe depuis maintenant plus de 150 ans, leur rythme de croissance est rapide- à peine 5 ans pour qu'un bambou parvienne à maturité- et de nombreuses espèces poussent déjà en France. L'utilisation fructueuse de morceaux secs de plusieurs années récoltés en Saône-et-Loire m'a confirmé qu'il s'agit d'une alternative crédible, économique, et préservant voir entretenant l’environnement ...  

Je récolte donc en France depuis l’hiver 2013 : 2/3 de mes ventes sont issues des dizaines de roots-end et  Canes que j'ai récolté ...Ainsi j'utilise des phyllostachys bambousoides Nigra, des violescents et surtout des viriglaucucen qui possèdent des qualités proches du madaké: bons diamètres, conduits rapides et étroits favorisés par une épaisseur de parois épaisse et solide.

Et en complément de mes propres récoltes j' acquière régulièrement des Madake  avec racines en Chine et au Japon.

 

 

 

 

 


31/10/2021
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le coût d' un ji-nashi supérieur

A priori un ji-nashi, un bambou dont on abrase simplement les nœuds et perce ,

devrait coûter moins cher qu'un ji-ari...?  Or ce n'est  pas toujours le cas: quelles en sont les raisons?

 

la quasi-totalité des ji-nashis sont des Nobekan, d'une seule pièce sans joint; plusieurs raisons justifient leurs coûts:

 

 j'ai récolté à ce jour plusieurs centaines de bambous avec racines-en France- et à l'instar d'autres fabricants de ji-nashis sur cette quantité à peine quelques dizaines d'entre eux ont produis d'excellents  ji-nashis - quelques autres des instruments corrects - le reste (+ de la moitié) a été donné, recyclé à d'autres usages..ou jeté. Au fur et à mesure des récoltes je connais  mieux les bons bambous - je récolte principalement des Phyllostachys bambousoides viriglaucuscen et violecent, parfois des nigras et des nigras boryana - et avec 7 ans d’expériences et une quinzaine de lieux de récoltes je distingue mieux aujourd'hui ceux qui pourraient avoir les qualités requises..mais tout ceci demande du temps, de la patience, des erreurs et..du courage:

- pour trouver les bons endroits avec les bons bambous

- pour les récolter: il faut de 15 mn  à 40 mn de travail très physique pour déterrer, couper les racines sans abîmer le bambou, au moins autant pour se rendre sur place, encore autant pour les nettoyer/apprêter , encore autant pour les brûler/faire sécher etc... bref en moyenne deux/trois heures par pied avant d'attendre..minimum deux ans pour commencer le travail!

- j'ai récemment travaillé un Madaké japonnais très sec (10 ans) récolté pour être initialement un ji-ari:

il ressemble étonnamment à bon nombre des bambous dont j'ai fais des ji-nashis moyens mais pas idéals : un conduit lisse et rapide mais  ouvert , c'est ce dont on a besoin si on rajoute du ji pour façonner , mais pas pour un bon ji-nashi . Ceux là  sont rares surtout dans les tailles courtes-1.8/1.6-:  j'ai ainsi produis quelques dizaines de ji-nashis d’exception  entre 1.6 et 3.5...

- les bambous que je cherche sont épais, ne poussent souvent pas trop près de l'eau et ont des conduis plus étroits que ceux destinés aux ji-aris... ajouter à cela ceux qui fendront, ceux qui n'ont pas les bons placements de nœuds, les trop communs ou trop moches...autant dire qu'ils sont rares!

-le travail s'il parait plus simple que sur un ji-ari ne l'est pas forcément:

travailler sur toute la longueur demande plus de temps pour abraser, ne pas abîmer le conduit, le polir finement, ne pas trop ouvrir le bas , abraser que ce qui est nécessaire..et percer aux bons endroits avec des cotes fluctuantes- en fonction de l'épaisseur du bambou , de sa forme exacte, de sa longueur etc...- donc nécessairement plus aléatoires que sur un ji-ari; On doit travailler plus lentement, élargir plus doucement etc.. au final il faudra peut-être autant  de temps passé à respecter un bambou qu'a le contraindre à une norme idéale: impensable, iconoclaste..? non!  regardez au japon: les bons ji-nashis coûtent souvent aussi chers que les ji-aris!

 

Un ji-nashi d’exception est un peu comme un ji-ari naturel : un Graal forcément rare et "ce qui est rare est cher "  d'autant que sur les longs modèles - à partir de 2.4- les résultats en précision, puissance et jouabilité peuvent égaler voir dépasser ceux de bon nombre de ji-aris. Avec en sus un grain sonore forcément encore plus unique...

 

Mai  2020 Jean-luc P


07/11/2020
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quel(s) modèle(s) choisir?

Ji-nashi, Ji-nori, Ji-ari , hocchilu, nobe-kan , pole, ground level , roots-end,  ...que d'appellations étranges!

En fait pour faire court il y a deux grandes familles de shakuhachis

(cf par exemple kiku Day : http://www.shakuhachiforum.com/viewtopic.php?id=1619) :

- les ji-nashis

- les ji-aris

 

1 les ji-aris sont des flûtes abrasées avec une perce corrigée et lissée par l'ajout de pâte "ji" , vernies avec de l'Urushi, laque très dure et lisse confectionnée avec une graine d'arbre . elles ont souvent un insert en corne ou ivoire et un joint central. Elles sont souvent fabriquées par des artisans professionnels- mais ce n'est pas une garantie cf l'article concernant le choix pour débuter-  et ont une puissance et jouabilité -notamment dans les sur aigus et la note Ro grave- supérieurs aux ji-nashis, à l’exception notable des longues flûtes : leurs prix varie de 800€ à 20000€ selon les modèles pour du neuf  , la jouabilité, la rareté du bambou, l'esthétique la renommée du fabricant, la présence d'un ou plusieurs timbres signatures etc... 

2 les Ji-nashis découlent d'une vision presque opposée. la philosophie privilégie une conception naturelle de l'instrument ou le bambou donne de sa voix singulière : on abrase certes les entre nœuds mais sans totalement lisser le conduit, on ne met pas de pâte etc...Chaque instrument est donc unique en accord avec lui-même .

3 pour ma part mes factures découlent  de ces deux conceptions et  d'une médiane  rattachée aux ji-noris. Le  son du bambou m'importe et me séduit mais  je préfère souvent concevoir des instruments jouables avec d'autres donc tempérés. Mon expérience me conduit aussi à abraser  pour avoir un conduit rapide et puissant, à utiliser  ou pas de pâte corrective pour des raisons diverses- un instrument avec du ji demande souvent plus de temps et revient plus cher- , à protéger les flûtes de la corrosion de nos salives en utilisant différents vernis de qualité (aquarethane, ou le traditionnel Urushi) . Je fabrique des inserts pour des encoches encore plus solides- bien que bien protégée par un chapeau cuir une encoche naturelle soit pérenne.

Quand au joint ,s'il permet de concevoir des flûtes avec un placement des trous optimal , de travailler le verni plus aisément , et facilite le transport c'est aussi  un point d'usure et de détérioration...classique . Mes flutes sont donc souvent des Nobe-kan -un seul morceau-  En définitive la qualité sonore des ji-nashis et ji-noris est aussi une facture sonore plus organique, un son en adéquation parfaite avec ce matériaux singulier , lisse mais aussi plein d'aspérités, ou chaque bambou à une apparence et un son qui lui est propre...ce qui est peut-être moins manifeste sur les ji-aris.

 

4 Roots or not roots that is the question?!

outre son esthétique et sa mystique - le lient entre la terre et le ciel, ce qui se cache dessous et ceux qui marchent dessus-le bambou avec racines est Roi:

Au niveau de la perce c'est assez simple,  l'endroit critique le plus étroit doit être situé grosso -modo en dessous du 1er trou. Un cône doit donc partir de l'encoche à cet endroit avec possibilité de l'inverser à la fin du conduit... la coupe d'un bambou au niveau de la 3/4 eme racine à cette particularité d’être souvent large avec un conduit bouché à cet endroit: le fabriquant peut donc y exercer toute sa science.

Par extension on utilise toujours les parties basses du chaume, là ou le cône est le plus évident pour faire des bons shakuhachis . Sur les grosses sections que j'utilise pour les longues flûtes j'ai remarqué empiriquement que certains bambous avaient des proportions idéales coupées juste au dessus des racines d'où l'appellation "ground level" soit au niveau du sol. L’avantage de cette méthode est aussi de pouvoir choisir la section que je garde en fonction du placement idéal des trous...

la quête du bambou idéal - 3 anneaux de racines et 7 à  9 nœuds selon la taille du shakuhachi - est un saint Graal mais t la nature répond avec malice:

courbe inversée ou ovale mal placée, nœuds sous les trous, espacement des nœuds  non-conformes , longueur donnant un accord entre deux diapasons etc...

ce qui justifie in situ le prix élevé d'un roots-end parfait mais permet aussi de considérer

qu'en terme acoustique un shakuhachi coupé au niveau du sol peut sonner aussi bien qu'un shakuhachi avec racines!


07/11/2020
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